COSA MENTALE

Une trace peint moins une chose qu’elle n’atteste son passage. Et de ce passage, Sébastien ne retient encore qu’une épure, tendant à réduire la figure à son signe. Dans cet idéogrammatisme fugitif s’opère, déjà, une étonnante érosion des contours; la figure ne pourra plus jamais raconter ni dépeindre, elle sera seulement. A la présence d’une chose se substitue une autre chose, qui est non l’idée ni même le signe de la première mais plutôt sa signature: présence d’une absence. Vinci ne disait-il pas que la peinture est cosa mentale ? De la vie, Sébastien ne garde que les moires.

Bernard Combeaud, 2005

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